Cruelle désillusion pour l’équipe de France de football, battue en finale de l’Euro-2016 par le Portugal (1-0). Les Bleus se sont inclinés lors des prolongations, sur un but d’Eder à la 109e minute. La Seleçao décroche son premier titre.
C’est une histoire que l’équipe de France ne connaît que trop bien. Comme il y a dix ans, lors de la finale de la Coupe du monde 2006 face à l’Italie, les Bleus ont dominé la rencontre de la tête et des épaules. Mais une décennie plus tard, la sanction reste la même… Incapable de faire la différence dans le temps réglementaire, cette équipe de France a été punie.
Son bourreau, le Portugal de Cristiano Ronaldo, a parfaitement joué le coup. Durant plus d’une heure et demie, les Lusitaniens ont courbé l’échine avant de faire basculer le sort de cet Euro 2016 sur une superbe frappe d’Eder, à la 110e minute de jeu. Un succès à l’image de la prestation des hommes de Fernando Santos sur l’ensemble du tournoi, empreint de solidité, d’abnégation et d’opportunisme. Le Portugal, champion d’Europe 2016, ouvre enfin son palmarès international et efface ainsi la frustration de 2004 et d’une finale perdue contre la Grèce devant son public.
Ronaldo blessé
Les Bleus, eux, pourront longtemps se mordre les doigts de n’avoir jamais su trouver la faille dans ce match, d’autant que la légendaire chance de Didier Deschamps a encore fait des siennes dès le premier quart d’heure. Après un contact avec Evra, Cristiano Ronaldo a boité bas et a dû définitivement quitter les siens avant même la demi-heure de jeu, sur blessure (24e).
Auparavant, Griezmann puis Giroud (10e) ont eu l’occasion de chauffer les gants d’un Rui Patricio, très inspiré. C’est d’ailleurs lui, qui a parfaitement repoussé une lourde frappe de Sissoko juste après la demi-heure de jeu (34e). Et les Portugais ont conclu le premier acte sans un tir cadré, avec pour seul fait d’armes une reprise de la tête de Fonte, au-dessus de la cage de Lloris (39e).
Après une première période globalement enjouée, les débats ont repris au ralenti sur la pelouse d’un Stade de France timide, malgré la forte colonie portugaise présente pour cette finale. Il a fallu attendre l’heure de jeu et un bon centre de Coman, entré en jeu plus tôt, sur la tête de Griezmann pour que le virage des Bleus ne retrouve de la voix. Mais la reprise du numéro 7 des Bleus, aux six mètres, n’a fait que frôler la barre transversale de Rui Patricio (66e).
Duel
de gardiens
Bien en jambes sur le front de l’attaque des Bleus, Coman a continué de provoquer mais ses tentatives n’ont rien donné (67e, 72e). C’est d’ailleurs lui, qui a servi Giroud à l’entame du dernier quart d’heure, mais la frappe du Gunner d’Arsenal a été détournée du bout des doigts par un Rui Patricio définitivement excellent (75e).
Puis, c’est un autre genre de frisson qui a parcouru le dos des supporters du Stade de France quelques minutes plus tard, lorsque Lloris, auteur d’un double-arrêt devant Nani et Quaresma, a miraculeusement permis aux siens de rester dans la course (80e).
Mais il était dit que, comme en 2000 et en 2006, cette nouvelle finale des Bleus irait au-delà du temps réglementaire. Et même une ultime tentative inspirée de Gignac, entré en cours de jeu, n’aura pas suffi à faire basculer la rencontre. L’attaquant des Tigres de Monterrey, parfaitement servi dans la surface, a vu le poteau repousser sa frappe du droit (90e+2).
Eder délivre le Portugal
Et forcément, à dominer sans marquer, les Bleus ont trébuché. Dans une prolongation beaucoup plus équilibrée que les 90 premières minutes, les Portugais ont pourtant tiré plusieurs coups de semonce. Pepe, tout d’abord, a failli tromper Lloris d’une belle tête avant qu’il ne soit finalement signalé en position de hors jeu (94e).
Dix minutes plus tard, c’est Hugo Lloris qui a réalisé un nouvel arrêt miracle en repoussant de la main gauche une tête d’Eder à bout portant (104e). Dans la foulée, le Franco-Portugais Raphaël Guerreiro a lui aussi failli devenir le héros du soir, mais son superbe coup franc du gauche a trouvé la barre de Lloris (108e).
Mais la frustration n’a été que de courte durée pour le clan portugais. Deux minutes plus tard, sur un ballon de contre anodin, Eder a décoché une lourde frappe du droit des 30 mètres, crucifiant Lloris et par là même les espoirs de sacre français (1-0, 110e). Un but venu d’ailleurs qui a suffi à matérialiser le cauchemar que personne n’osait imaginer dans les travées du Stade de France.
Après la terrible désillusion de 2006 et la défaite lors de la Coupe du monde face à l’Italie, aux tirs au but, les Bleus ont de nouveau chuté dans les ultimes instants d’une finale. Cruel pour cette jeune génération dont il ne faudra toutefois pas oublier les immenses qualités entrevues durant cet Euro-2016. Rendez-vous est pris en Russie pour la Coupe du monde 2018.