La séance hebdomadaire de questions au Premier ministre vient de s’achever au Parlement britannique. Une séance particulièrement brutale après une vague de démissions, principalement des assistants ministériels, mais surtout deux ministres poids lourds, en moins de 24 heures. Une vague de démissions à la suite d’un nouveau scandale à caractère sexuel chez les conservateurs.
Le chef de l’opposition n’a pas retenu ses coups contre le Premier ministre : « Spectacle pathétique », « pas une once d’intégrité », « défenseur de l’indéfendable ». Keir Starmer a repris ses habits d’ancien avocat et démembré la défense de Boris Johnson sur l’affaire Chris Pincher. Ce député chargé de la discipline du parti avait été nommé malgré des accusations d’agressions sexuelles.
Face à l’opposition, sur le banc du gouvernement, des mines grises, fermées. Le Premier ministre a gardé les yeux baissés pendant les questions de l’opposition et a renouvelé son refus de démissionner : « J’ai un mandat et des promesses à tenir. »
La séance a été suivie par un discours du désormais ex-ministre de la Santé, qui a démissionné mardi. Sajid Javid a expliqué que la ligne entre loyauté et intégrité était devenue trop fine, et qu’il ne pouvait plus accorder le bénéfice du doute à son chef. « Trop, c’est trop. Le problème part du sommet. Et ne rien faire, c’est déjà faire un choix », a-t-il asséné à l’endroit de ses anciens collègues qui ont refusé de quitter le gouvernement. Depuis son départ mardi soir, dix-huit députés ont quitté leurs fonctions au sein des ministères.
« Si les circonstances venaient à empêcher le gouvernement de réaliser le programme sur lequel nous avons été élus, alors je démissionnerais, a répondu Boris Johnson. Mais en toute franchise, le travail d’un Premier ministre dans des circonstances difficiles, surtout quand il a une majorité confortable, c’est de continuer à travailler ! »
Boris Johnson doit déjà remplacer une vingtaine de démissionnaires.