Des délégués de plusieurs pays africains étaient à Maurice, du 27 au 28 août, dans le cadre du Regional Disability Workshop organisé par Africa Disability Alliance et Edycs Epilepsy Group. Un groupe de délégués – composé de Grace Massah (Chairperson – Africa Disability Alliance), Youssouf Noormamode (Président d’Edycs), Lefhoko Kesamang (Social Welfare Officer – Union africaine), Paramasiva Chengan (président du MACOSS), Raymond Damou (représentant de Caritas Seychelles), Razaka Ralphine (représentante du Réseau National des Femmes Handicapées de Madagascar), Betty Naschilwa (déléguée du IBE Africa Regional Committee) et Ibrahima Ahamada (représentant du ministère de la Santé des Comores) – a rendu une visite de courtoisie à l’honorable Maneesh Gobin, qui gère le portefeuille des Droits humains.
Lors de cette rencontre, les délégués ont exposé les difficultés auxquelles font face les personnes souffrant d’une invalidité dans plusieurs régions du continent africain. Par exemple, au Malawi, les albinos sont régulièrement enlevés, mutilés et tués au nom de la sorcellerie ou croyances religieuses. Dans certains pays, les personnes souffrant d’un handicap n’ont droit aux postes de responsabilités.
Pour les délégués, il est désormais question de trouver un meilleur terme que « disability » (« invalidité ») – qui provient du jargon médical – qui reflète mieux la perspective des droits humains.
« Nous souhaitons, par exemple, que les personnes souffrant d’épilepsie ou atteintes du syndrome de Down/la trisomie soient intégrées dans la définition de ‘disability’, et qu’on aborde les problèmes qui les concernent. On ne parle pas uniquement d’invalidité physique, mais aussi intellectuelle, entre autres. Ce que nous attendons des gouvernements, c’est de comprendre cette situation et de ratifier le Protocole et de l’implémenter pour que nous puissions améliorer la vie des personnes souffrant d’une invalidité en Afrique », explique Grace Massah, la présidente d’Africa Disability Alliance.
Il s’agit du ‘Protocol to the African Charter on Human and People’s Rights on the Rights of Persons with Disabilities in Africa.’
Ce Protocole a été établi par l’Union africaine principalement pour la région africaine qui a sa propre définition et problèmes en termes de ‘disability’.
Les délégués ont lancé un appel au ministre des Droits humains, l’Honorable Maneesh Gobin, pour que Maurice ratifie le Protocol for Disability.
« Nous souhaitons à ce que Maurice soit le premier pays à ratifier le Protocole. Nous voulons mettre Maurice à l’avant plan dans ce contexte. Lorsque Maurice viendra avec la proposition de ratification, les autres pays d’Afrique emboiteront le pas. Maurice s’est démarqué sur plusieurs fronts comparé aux autres pays africains », a ajouté Lefhoko Kesamag, Social Welfare Officer au Social Affairs Department de l’Union africaine.
L’honorable Maneesh Gobin dit comprendre que Maurice a un rôle de leadership à jouer : « Si Maurice procède à la ratification, plusieurs autres pays s’aligneront. Nous sommes conscients de cela. Ce que je propose, c’est de se concentrer – dès à présent – sur les pays de la Commission de l’océan Indien (COI) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) pour la ratification dudit Protocole. »
L’honorable Maneesh Gobin a aussi informé les délégués que ce sujet sera abordé lors de la prochaine réunion du National Mechanism for Reporting and Follow Up (NMRF).