Après de violentes critiques de Téhéran sur la gestion des lieux saints par l’Arabie saoudite, cette annonce signale une détente. Rare signe de détente entre les deux puissances rivales du Proche-Orient : après plus d’un an de crise ouverte, Riyad et Téhéran ont trouvé un accord pour que les fidèles iraniens participent de nouveau au hadj, le grand pèlerinage annuel de La Mecque, en Arabie saoudite, à la fin août 2017. L’agence iranienne Irna a annoncé, vendredi 17 mars, que 85 000 Iraniens pourraient s’y rendre.
Les autorités iraniennes chargées du hadj n’avaient pu organiser le départ de quelque 60 000 pèlerins en 2016, pour la première fois depuis 1990. L’Iran chiite dénonçait alors la responsabilité du royaume sunnite saoudien dans une bousculade survenue durant le hadj l’année précédente, qui avait fait au moins 2 426 morts, selon un décompte de l’agence Associated Press. Parmi ces victimes, les Iraniens étaient les plus nombreux : au moins 464 morts. Riyad avait annoncé un premier bilan officiel de 769 morts, qui n’a jamais été mis à jour depuis. Le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait, à l’époque, appelé les musulmans à contester la gestion des lieux saints par le royaume. Ce dernier n’a pas publié, depuis, les conclusions détaillées d’une enquête ordonnée après l’accident.