Chers frères et sœurs de Maurice, d’Agaléga et des Chagos,
Pendant quarante jours les chrétiens ont fait un chemin où ils ont fixé leur regard sur le Dieu de Miséricorde que Jésus-Christ est venu nous révéler. Ce temps de carême nous a permis de regarder notre vie à la lumière de l’amour de Dieu. Nous l’avons fait en méditant la Parole de Dieu, en vivant la solidarité avec les plus démunis et en nous privant pour être davantage en communion avec Dieu.
Nous n’avons pas été les seuls à faire un chemin de foi et d’espérance. Nos frères et sœurs musulmans ont aussi vécu en même temps que nous le temps du Ramadan et nos frères et sœurs hindous ont accompli leur pèlerinage à Grand Bassin.
Dans l’Evangile de Pâques, les premiers témoins de la Résurrection sont des femmes dont Marie-Madeleine ainsi que Pierre et Jean. Cette annonce n’a pas d’abord été une explosion de joie. Lorsque les femmes sont allées au tombeau, elles ont trouvé un tombeau vide. Déjà accablées par la mort de Jésus, devant le tombeau vide les femmes sont désemparées car le Corps de Jésus a disparu. Marie-Madeleine, une de ces femmes, Pierre et Jean font la même expérience du désarroi devant le tombeau vide.
Alors que nous célébrons la joie de la Résurrection en ce jour de Pâques, nous avons peut-être fait l’expérience durant ce temps de carême du tombeau vide, de la perte d’espérance :
Nous pouvons perdre espérance quand nous constatons que le conflit israélo-palestinien continue à faire des victimes innocentes et que la violence n’a plus de limite ; devant une économie mondiale qui est menacée et risque de s’effondrer ; quand le conflit entre la Russie et l’Ukraine ne trouve pas d’issue. Nous aurions toutes les raisons de croire que le monde, comme le tombeau, est vidé d’espérance.
Chez nous, dans notre société mauricienne, la violence devient notre quotidien ; la drogue continue de briser les familles et nos jeunes sont de plus en plus touchés ; l’inquiétude grandit dans les foyers devant la difficulté de joindre les deux bouts. Nous aurions aussi à Maurice toutes les raisons d’être désemparés et de perdre espérance.
Le tombeau ouvert est pour nous chrétiens, porteur d’espérance car Jésus en est sorti ressuscité et fait naître l’espérance d’un monde où la Vie est plus forte que la mort et où celle-ci n’aura pas le dernier mot : « Ouvert est le tombeau ; Ouvert notre avenir ! ».
Il y a autour de nous des signes qui nous donnent des raisons d’espérer : Nous avons des raisons d’espérer quand des mesures sont prises dans notre pays pour restaurer la crédibilité de nos institutions. Il y a des raisons d’espérer quand est manifestée la volonté d’avoir une justice où tous sont égaux devant la loi. L’engagement des ONG à Maurice pour lutter contre la pauvreté et sensibiliser à la solidarité est porteuse d’espérance. Le jubilé des jeunes qui vient d’être célébré dans l’Eglise à Maurice est un acte d’espérance dans les jeunes de notre pays.
Au matin de Pâques, Marie-Madeleine, Pierre et Jean vont réveiller en leurs proches l’espérance. Ils sont les premiers pèlerins d’espérance en la Résurrection de Jésus. A notre tour, quel que soit notre confession religieuse, de nous mettre en route et de devenir des pèlerins d’espérance d’un monde où la Vie peut jaillir.
« Le Christ est ressuscité. Alléluia ! Il est vraiment ressuscité. Alléluia ! ».
Joyeuses fêtes de Pâques