full screen background image

Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé jeudi qu’il démissionnait de son poste de chef du Parti conservateur et qu’il allait quitter le pouvoir une fois que son successeur aura été désigné. Une décision qui intervient après qu’un énième scandale éclabousse le gouvernement britannique. Retour sur deux ans d’affaires diverses et variées qui auront marqué l’ère Boris Johnson.

Il aura fallu 57 démissions au sein du gouvernement britannique pour convaincre Boris Johnson que son tour était venu. Le Premier ministre a accepté, jeudi 7 juin, de quitter le pouvoir. Il abandonne d’abord la tête du Parti conservateur, puis cédera sa place de Premier ministre quand les Tories se seront mis d’accord sur son successeur.

Pourtant, il assurait encore la veille qu’un Premier ministre “ne part pas en pleine crise”. Mais peut-être Boris Johnson s’est-il finalement rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’une seule crise, mais de leur multiplication ou du “tsunami de scandales” qui a marqué son mandat depuis 2019.

Boris Johnson aurait donc fini par épuiser les neuf vies que lui ont prêtées les commentateurs politiques britanniques pour décrire sa capacité à se relever après chaque nouvelle révélation. 

Chris Pincher, le scandale sexuel de trop. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Mais quelle goutte. En février 2022, Boris Johnson avait nommé Chris Pincher au poste de “whip” en chef adjoint, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs.

PUBLICITÉ Ce n’est pas le poste le plus en vue du petit monde politique britannique et Chris Pincher était quasi inconnu du grand public. Tout juste savait-on qu’il était un loyaliste de la cause “johnsonnienne”.

Très vite, les médias se sont rendu compte que certains savaient que Chris Pincher trainait d’importantes casseroles. Il avait été accusé à plusieurs reprises d’agressions sexuelles. Le rappel de ce lourd passif a rapidement poussé le tout nouveau “whip” adjoint à démissionner le 30 juin.

La grande question a ensuite été de savoir : est-ce que Boris Johnson était au courant de ce passé lorsqu’il a fait venir Chris Pincher ? Le Premier ministre a tout d’abord assuré qu’il n’en savait rien… avant de reconnaître, mardi, qu’il était bien au courant “d’articles dans la presse qui avait évoqué des accusations”. 

Ainsi en quelques jours, l’affaire Pincher est devenue un concentré des grands scandales qui ont marqué l’ère “BoJo” : des affaires de sexe, et un Premier ministre qui ment sur ce qu’il sait ou ne sait pas.

L’omniprésent “Partygate”. Plus qu’une affaire embarrassante pour Boris Johnson, c’est devenu le feuilleton à scandales de son mandat. Le 30 novembre 2021, le Daily Mirror révèle qu’au moins une fête a eu lieu au 10 Downing Street à la période de Noël 2020, alors que le reste du pays était confiné et que les Britanniques pouvaient à peine voir leurs proches pour les fêtes de fin d’année.

Mais ce n’est que le début des révélations au sujet de ce scandale qui a donné l’image d’un gouvernement qui se sentait au-dessus des lois. Au fil des semaines, les médias britanniques vont découvrir qu’il y a eu plus d’une quinzaine de fêtes dans différents ministères, y compris une fête pour l’anniversaire de Boris Johnson en juin 2020.

Boris Johnson commence par assurer qu’il n’était au courant de rien, avant d’assurer que les “réunions” auxquelles il avait pu assister étaient strictement professionnelles. Enfin, il a promis de tout mettre en œuvre pour identifier ceux qui avaient enfreint les règles sanitaires.

Des explications qui n’ont convaincu (presque) personne et une enquête administrative officielle a été lancée pour tenter de savoir qui a participé et qui était au courant. La police de Londres a même ouvert sa propre enquête sur 13 “réunions” – dont trois auxquelles Boris Johnson a participé – pour savoir si elles étaient conformes aux règles de confinement alors en vigueur. 

Les deux procédures – administrative et policière – ont conclu à de graves manquements au sein du gouvernement, mais sans jamais mettre directement en cause Boris Johnson. Il n’empêche que ce scandale a laissé un très amer arrière-goût dans la bouche de bons nombres de Britanniques, qui ont assisté au spectacle d’un Premier ministre qui a fait évoluer moult fois sa version des faits pour tenter de sauver son poste.

Owen Paterson, l’ami des lobbies. Owen Paterson, un ancien secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord au début des années 2010 et un important député conservateur, a été poussé à la démission en novembre 2021 pour de graves manquements éthiques. 

Sa faute ? Avoir accepté pendant plusieurs années de l’argent de différents lobbys – notamment du secteur agricole – pour plaider leur cause auprès du gouvernement en violation des règles du Parlement.

Quel rapport avec Boris Johnson ? Owen Paterson était non seulement un proche du Premier ministre, mais ce dernier est, en outre, intervenu pour essayer d’éviter qu’il soit sanctionné. Boris Johnson avait notamment soutenu que l’enquête parlementaire n’était pas juste et qu’elle n’offrait pas suffisamment à Owen Paterson l’occasion de défendre sa cause.




Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

mp3 database movie database pdf database