Le gouvernement du Sri Lanka, à l’exception du président et du premier ministre, a démissionné dimanche soir, après un blocage des réseaux sociaux qui a échoué à empêcher les rassemblements contre le pouvoir et la crise économique sans précédent qui frappe le pays. Les manifestations dans ce pays d’Asie du Sud-Est de 22 millions d’habitants sont provoquées par de graves pénuries de biens essentiels, une forte inflation et de longues coupures de courant.
Lors d’une réunion dimanche soir, tous les 26 ministres ont présenté leur démission au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le premier ministre Mahinda Rajapaksa, a indiqué à des journalistes le ministre de l’Éducation Dinesh Gunawardena. « Tous les ministres ont présenté leur lettre de démission afin que le président puisse constituer un nouveau gouvernement », a déclaré M. Gunawardena, ajoutant que la décision avait été prise après des discussions sur la crise économique.
Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram avaient été rendus inaccessibles dans tout le pays, un blocage dénoncé par la principale alliance de l’opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB).
Avant que ce blocage ne prenne effet, des militants anonymes avaient lancé sur Internet des appels à de nouvelles manifestations massives dimanche. Malgré la censure, plusieurs centaines de personnes, avec à leur tête des députés d’opposition, se sont rassemblées dimanche devant la résidence du chef de l’opposition, Sajith Premadasa, et se sont dirigées vers la place de l’Indépendance à Colombo, défiant le couvre-feu.
Ils ont été rapidement empêchés d’avancer par des militaires et policiers armés de fusils d’assaut. Un face-à-face tendu les a opposés pendant environ deux heures, avant que la foule se disperse pacifiquement.