Après avoir empêché les femmes de travailler durant des années, le royaume ultra-conservateur encourage les Saoudiennes à accéder à des métiers traditionnellement masculins. Poussées par ces mesures incitatives, les Saoudiennes n’hésitent pas à faire leur place sur le marché de l’emploi.
Une offre d’emploi visant à recruter 30 conductrices de train en Arabie saoudite a engendré près de 28 000 candidatures. Un succès qui en dit long sur les aspirations des Saoudiennes, dans un pays ultra-conservateur ayant récemment assoupli ses restrictions à l’emploi des femmes.
L’annonce, publiée en janvier par une succursale de la compagnie ferroviaire espagnole Renfe, propose de former les candidates tout en les rémunérant pendant une année. Âgée de 22 à 30 ans, elles ont déjà passé une première phase de sélection en ligne basée sur leurs dossiers scolaires et leurs compétences en anglais, indique un communiqué de Renfe, qui a déjà éliminé la moitié des postulantes.
Les trente conductrices retenues seront amenées à piloter, à partir de mars 2023, des trains à grande vitesse de la ligne de chemin de fer reliant la Mecque à Médine, une route empruntée par des millions de pèlerins musulmans chaque année. L’opérateur ferroviaire espagnol emploie actuellement 80 hommes pour conduire ses trains en Arabie saoudite, et 50 autres sont en cours de formation. Mais “c’est la première fois dans l’histoire du pays que des femmes saoudiennes auront accès à cette profession”, met en avant la Renfe.
La plupart de ces femmes travaillent désormais dans les secteurs du tourisme, des loisirs, de l’accueil, mais elles ont aussi massivement investi les métiers des ressources humaines, de la finance et de la banque ainsi que les nouvelles technologies. Jusqu’en 2012, les Saoudiennes n’étaient autorisées qu’à exercer des métiers à l’abri des regards, notamment dans des bureaux ou dans les commerces.