Un groupe de professionnels paramédicaux organise une campagne de sensibilisation nationale à l’AVC, notamment ‘National Stroke Awareness’, vendredi le 29 octobre à l’Université de Maurice en collaboration avec l’association des physiothérapeutes, l’association des ergothérapeutes, l’association des orthophonistes et ainsi que l’association des diététistes de l’Université de Maurice. CHANNELNEWS a recueilli les impressions du chef d’équipe de cette campagne nationale. Il s’agit du physiothérapeute, Mohammad Rizwan Chumroo. Il nous explique plus sur l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC).
« Cette année, environ 14,5 millions de personnes auront un accident vasculaire cérébral, 5,5 millions de personnes en mourront. 80 millions de personnes ont survécu à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) dans le monde », affirme Rizwan Chumroo.
Selon le physiothérapeute, l’AVC affecte de manière disproportionnée les personnes vivant dans des pays pauvres en ressources. De 2000 à 2008, les taux d’incidence globaux des accidents vasculaires cérébraux dans les pays à revenu faible et intermédiaire ont dépassé de 20 % ceux des pays à revenu élevé. Aujourd’hui, deux personnes sur trois victimes d’un AVC vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Selon le rapport Health Statistics (2019), il y a eu 4202 cas d’AVC, dont 910 décès, à Maurice en 2019.
De plus, Rizwan Chumroo a fait ressortir qu’un accident vasculaire cérébral survient lorsqu’un vaisseau sanguin qui transporte l’oxygène et les nutriments vers le cerveau est bloqué par un caillot ou éclate (ou se rompt). « Lorsque cela se produit, une partie du cerveau ne peut pas obtenir le sang (et l’oxygène) dont elle a besoin, alors les cellules cérébrales meurent », ajoute ce professionnel de santé. De nombreux survivants d’un AVC font face à des défis importants, notamment un handicap physique, des difficultés de communication, des changements dans leur façon de penser ou encore des troubles émotionnels, la perte de travail, de revenus et de réseaux sociaux.
Rizwan Chumroo a fait ressortir que l’impact d’un AVC peut être à court ou à long terme, selon la partie du cerveau touchée et la rapidité avec laquelle elle est traitée. Les survivants d’un AVC peuvent éprouver des handicaps d’une grande envergure, notamment des difficultés de mobilité et d’élocution, ainsi que des profonds troubles émotionnels et psychologiques.
Un accès rapide au traitement sauve des vies et améliore la récupération après un AVC. Sauver des vies et améliorer les résultats d’un AVC commence bien avant qu’un patient n’entre en contact avec un professionnel de la santé. Cela commence par la sensibilisation du public aux symptômes de l’AVC. La connaissance du FAST (symptômes de l’AVC) améliore l’accès rapide à un traitement médical spécialisé qui minimise les dommages au cerveau, augmente les options de traitement disponibles, réduisant le risque de décès et d’invalidité. La campagne que nous menons vise à sensibiliser les gens aux signes d’AVC et aux mesures à prendre en cas de suspicion d’AVC. Nous avons créé une version créole de l’acronyme FAST pour assurer la perméabilité à l’ensemble de la population mauricienne.
« Jusqu’à 90 % des accidents vasculaires cérébraux pourraient être évités en s’attaquant à un petit nombre de facteurs de risque, notamment l’hypertension, l’alimentation, le tabagisme et l’exercice. Une action préventive contre les accidents vasculaires cérébraux contribuerait également à une réduction massive des accidents vasculaires cérébraux et contribuerait aux objectifs mondiaux de réduction des maladies cardiovasculaires, du cancer, du diabète et d’autres causes importantes de décès et de souffrance dans le monde. Grâce à cette campagne, nous toucherons la population en général et l’éduquerons sur la façon de prévenir un AVC, toute en nous focalisant sur les groupes à risque notamment les personnes âgées et les personnes dans la tranche d’âge de 40 à 60 ans », affirme le physiothérapeute
Selon Rizwan Chamroo, l’AVC peut affecter la façon de penser, de parler, de bouger et de vous sentir. De nombreux survivants vivront le reste de leur vie avec une forme ou une autre d’handicap ou de déficience qui engendre des difficultés fonctionnelles, émotionnels et financiers. Avec une réhabilitation et un soutien spécialisé, les survivants d’un AVC peuvent cependant récupérer ou retrouver leur « nouvelle normalité » et profiter de la vie. « Le pouvoir de la réhabilitation est gravement sous-estimé à Maurice. Notre objectif est d’assurer une orientation rapide vers des services de réadaptation et de réhabilitation afin de réduire le handicap chez les patients victimes d’un AVC et, par la suite, pourquoi ne pas aider à réduire le fardeau de l’État-providence. Nous le ferons par le biais d’activités de formation médicale continue ainsi que d’ateliers de formation dans les entreprises en vue d’aider les entreprises à créer des solutions/systèmes de rétention durable pour les employés ayant subi un AVC », affirme-t-il.
L’AVC est l’une des principales causes d’invalidité à Maurice et dans le monde. Jusqu’à 85 % des survivants d’un AVC souffrent de déficits physiques, cognitifs, émotionnels et psychologiques. Parmi les jeunes victimes d’un AVC, 44 % sont déprimés, 43 % ne peuvent pas retourner au travail et 28 % ont l’impression que leur qualité de vie est mauvaise ou pire que la mort. Les survivants d’un AVC sont constamment confrontés à des défis de réinsertion sociale, d’emploi et de stabilité financière pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
La connaissance des signes d’AVC est limitée. Comme mentionné précédemment, l’identification rapide des signes d’AVC peut avoir une influence sur la vitesse d’admission à l’hôpital et les effets de l’AVC. À ce jour, il n’y a pas eu de campagne de sensibilisation pour l’AVC malgré le fait que plus de 5000 Mauriciens sont morts d’un AVC au cours des 10 dernières années. Avec l’évolution démographique de l’île, l’augmentation des maladies non transmissibles et les changements de mode de vie, le besoin d’une campagne de sensibilisation, d’éducation et de sensibilisation à l’échelle nationale se fait plus que jamais sentir.
Rizwan Chumroo nous a expliqué que cette campagne réunit tous les professionnels de santé (y compris les diététistes et les nutritionnistes, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes et les orthophonistes) ainsi que le Département of Health Sciences, Faculty of Medicine and Health Sciences, UoM dans un seul objectif de sensibiliser à l’AVC et montrer l’importance d’une rééducation pluridisciplinaire.
Nos Objectifs
1. Sensibiliser les Mauriciens aux signes avant-coureurs de l’AVC
2. Encourager les Mauriciens à consulter immédiatement un médecin en cas de suspicion d’AVC
3. Sensibiliser les Mauriciens sur l’importance d’une rééducation/réhabilitation rapide pour une récupération maximale après un AVC.
4. Sensibiliser les Mauriciens sur l’intérêt de la rééducation en équipe multidisciplinaire en cas d’AVC
5. Sensibiliser les employeurs au maintien en poste d’un survivant d’un AVC et à la façon dont la réadaptation peut faciliter un retour rapide au travail
6. Éduquer les médecins sur la nécessité d’orienter rapidement une victime d’AVC ver l’équipe de réhabilitation pluridisciplinaire pour un rétablissement maximal.