Les élections législatives anticipées ont lieu ce dimanche en Irak, deux ans après les protestations massives de jeunes dans les rues qui réclamaient du changement, la fin de la corruption, des emplois, des services publics décents. Mouvement largement réprimé. Ce 10 octobre, 25 millions d’Irakiens sont appelés aux urnes pour renouveler leurs 329 députés. Un scrutin qui se déroule sous haute sécurité.
Des experts pronostiquent déjà une abstention record. Initialement prévues en 2022, les élections ont été avancées pour calmer la contestation de l’automne 2019, expression d’un immense ras-le-bol populaire fustigeant une corruption tentaculaire, des services publics défaillants et une économie en panne.
Réprimé dans le sang (au moins 600 morts et 30000 blessés), le mouvement s’est depuis essoufflé. Des dizaines de militants ont été victimes d’enlèvements, d’assassinats et de tentatives d’assassinats, imputés aux influentes factions armées pro-Iran.
Décriant ce contexte antidémocratique, les militants de la contestation boycottent largement le scrutin. “Rien ne va changer, ces élections seront remportées par les mêmes factions contre lesquelles le peuple a manifesté”, lâche à Bagdad Mohammed Kassem, 45 ans, qui n’ira pas voter.