Le boycott des produits français s’étend. Condamnations au Maroc, mobilisation au Koweït, colère au Pakistan. Et Macron refuse de reculer”, titre le site de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera. En Arabie Saoudite, “les appels à boycotter la chaîne de supermarchés Carrefour ont été le deuxième hashtag le plus actif” du pays, rapporte le quotidien émirati Gulf News. Partout au Moyen-Orient, la presse commente l’appel au boycott des produits français, lancé en réaction aux propos d’Emmanuel Macron sur les caricatures de Mahomet.
Même la Ligue islamique mondiale, présidée par le très conciliant Saoudien Mohamed Al-Issa, “condamne les insultes contre les adeptes de telle ou telle religion”, titre le journal saoudien Arab News. On imagine pourtant qu’il se serait bien passé de cette polémique, lui qui n’a eu de cesse de marquer la rupture avec l’ancienne politique religieuse saoudienne et de faire des gestes d’ouverture.
Au Koweït aussi, les autorités font le service minimum. “Le ministre des Affaires étrangères du Koweït fait passer le message à l’ambassadrice de France : il faut arrêter les sacrilèges, surtout dans les discours officiels ou politiques”, rapporte le journal Kuwait Times. “Nous n’avons jamais été plus humiliés”, s’écrie un des éditorialistes d’Al-Raï. “Trump impose ses plans moyen-orientaux sans rencontrer d’opposition, et Macron déclare qu’il ne reculera pas sur les caricatures au risque de réveiller notre monde [arabe] endormi.”