Avec plus de 290.000 morts du nouveau coronavirus sur la planète, et des bilans qui repartent à la hausse dans plusieurs pays, la pandémie menace le déconfinement du monde, l’expert santé de Donald Trump mettant lui-même en garde contre un redémarrage trop rapide de l’économie américaine.
L’immunologiste en chef de la Maison Blanche, le Dr Anthony Fauci, a lancé un avertissement mardi contre les conséquences potentiellements “très graves” d’une relance économique trop hâtive aux Etats-Unis, le pays le plus touché par la maladie Covid-19.
Et ce, au moment où de nombreux Etats dans le monde assouplissent leurs mesures de confinement, instaurées pour enrayer la progression du virus contre lequel aucun traitement efficace ni vaccin n’ont encore été mis au point.
Alors que Donald Trump veut faire redémarrer l’économie américaine au plus vite, le Dr Fauci, principal conseiller santé du président américain, a évoqué lors d’une audition devant le Sénat “le risque de voir une reprise” de l’épidémie, à défaut de “réponse adéquate”.
Les autorités sanitaires du comté de Los Angeles, deuxième plus grande ville du pays, ont fait savoir que des mesures de confinement resteraient vraisemblablement en vigueur jusqu’à la fin du mois de juillet, sauf “changement spectaculaire”.
La Maison Blanche elle-même n’a pas été épargnée par le coronavirus: le vice-président américain Mike Pence, dont une proche collaboratrice a été testée positive, a décidé de garder ses distances avec Donald Trump “pour quelques jours”.
– Pire bilan au Brésil –
Le tableau se noircit également au Brésil, qui a enregistré son pire bilan quotidien mardi, avec 881 décès liés au coronavirus. Le pays compte désormais plus de 12.400 morts du virus, selon le ministère de la Santé.
En France, l’un des pays les plus affectés, le nombre de morts est également reparti à la hausse mardi avec 348 nouveaux décès en 24 heures. Toutefois, le nombre de patients lourds en réanimation continue de baisser, selon la Direction générale de la Santé.
En Chine, la ville de Wuhan, berceau du nouveau coronavirus, prévoit d’engager le dépistage de l’ensemble de sa population, alors que de nouveaux cas font craindre une reprise de la contagion dans la métropole chinoise, ont rapporté mardi des médias.
Face à une catastrophe sanitaire mondiale qui a fait 290.477 morts et affecté plus de 4,2 millions de personnes, selon un bilan de sources officielles sans doute largement sous-estimé, tous les pays tentent de trouver le difficile équilibre entre mesures destinées à enrayer la propagation de la maladie et décisions propres à relancer des économies affectées par une crise sans précédent.
Mercredi, les centres commerciaux, cinémas et restaurants rouvrent en Nouvelle-Zélande, ainsi que certains commerces au Royaume-Uni.
Et bien que la Russie soit devenue mardi, selon un décompte de l’AFP, le deuxième pays au monde en nombre de contaminations (plus de 232.000), le président Vladimir Poutine a aussi donné son feu vert à un début de déconfinement.
Chaque région russe peut lentement lever certaines restrictions – ouverture des salons de beauté, des parcs – en fonction notamment de sa situation épidémiologique. Mais Moscou, principal foyer de l’épidémie avec 121.301 cas détectés, a prolongé son confinement jusqu’au 31 mai.
Mardi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé avoir été contaminé. Plus de peur que de mal en revanche pour le ministre australien au Trésor Josh Frydenberg, testé négatif après une impressionnante quinte de toux au Parlement, alors qu’il se trouvait à côté du Premier ministre Scott Morrisson.
En Inde, une trentaine de trains devaient commencer à circuler entre la capitale New Delhi et certaines grandes villes. Le Premier ministre Narendra Modi a annoncé mardi un plan de relance économique d’environ 250 milliards d’euros, équivalant à près de 10% du PIB indien, destiné à mener le pays vers l'”autosuffisance”.