Le pape François a renoué, dans l’océan Indien, avec ses critiques les plus véhémentes contre « la mondialisation économique dont les limites sont toujours plus évidentes ». Ces limites ont pour nom accaparement des ressources aux mains de quelques-uns, marginalisation croissante des plus pauvres, privés de travail, corruption des élites, dévastation de la planète, destruction des forêts, appauvrissement culturel des peuples, aliénation des pays les plus défavorisés. A l’heure où la menace de la déforestation inquiète et où des forêts flambent, le chef de l’Eglise catholique a dénoncé la situation et ainsi introduit, à Madagascar, le prochain synode des évêques sur l’Amazonie, qui aura lieu à Rome en octobre et qui traitera de problématiques à dimension très politique.
Le pontife jésuite est arrivé dans la soirée de vendredi 6 septembre à Madagascar, deuxième étape de son voyage en Afrique, après le Mozambique. A Maputo, il avait consacré l’essentiel de ses efforts à encourager les forces politiques à persévérer dans la paix civile. Mais juste avant de quitter le pays, en pleine messe devant près de 60 000 personnes dans le stade de Zimpeto, il a mis en garde les autorités mozambicaines contre les risques de corruption qui menacent les élites d’un pays qui se révèle détenir d’immenses réserves de gaz. « Le Mozambique possède un territoire doté de richesses naturelles et culturelles, mais paradoxalement avec une partie énorme de sa population en dessous du seuil de pauvreté, a-t-il relevé dans son homélie. Et parfois il semble que ceux qui s’approchent en prétendant aider ont d’autres intérêts. Et c’est triste quand cela se passe entre des frères du même pays, qui se laissent corrompre ; il est très dangereux d’accepter que ce soit le prix à payer pour l’aide extérieure. »