En Inde, les plus grandes élections de l’histoire devraient livrer enfin leur verdict, après six semaines de vote. Les premières tendances tombent. Le parti du Premier ministre indien Narendra Modi possédait jeudi une large avance dans les premières tendances du dépouillement des élections législatives. Ces projections augurent d’une probable reconduction des nationalistes hindous à la tête du géant asiatique.
A 10h20 locales, le Bharatiya Janata Party (BJP) était en tête dans 282 circonscriptions, sur 542 sièges de députés à la chambre basse du Parlement, d’après le site de la commission électorale. Si ces tendances se confirment, la coalition emmenée par le BJP dépasserait confortablement la majorité absolue de 272 parlementaires. Le BJP pourrait même franchir à nouveau cette barre seul, une situation peu courante dans l’histoire politique indienne, plutôt habituée aux larges coalitions.
Par contraste, le parti du Congrès, principale formation d’opposition, ne faisait la course en tête que dans 51 circonscriptions de la Lok Sabha. Aucun siège n’a encore été déclaré officiellement.Des stars de Bollywood aux modestes vendeurs de rue, des agriculteurs de la plaine du Gange aux magnats milliardaires, 67% des 900 millions d’électeurs indiens ont exprimé leur voix pour ces 17e législatives depuis l’indépendance du pays, un niveau de participation normal.
La démocratie la plus peuplée du monde a élu ses députés au cours au cours d’un vote marathon étalé sur six semaines entre avril et mai. Le comptage des voix, enregistrées sur des machines électroniques dans plus d’un million de bureaux de vote, a débuté jeudi à 08h00 locales. Le ministère de l’Intérieur a demandé aux autorités locales de se tenir en alerte sur de possibles éruptions de violence.
Modi contre Gandhi
Pratiquant une ultra-personnification du pouvoir et doté d’un sens politique redoutable, Narendra Modi a fait de ces législatives un quasi-référendum sur sa personne. Cet adepte d’une gouvernance par coups d’éclat a axé sa campagne sur un discours sécuritaire anxiogène, s’érigeant en défenseur de la nation. Ce charismatique fils d’un vendeur de thé du Gujarat (ouest) est opposé à une myriade de puissants partis régionaux bien décidés à le faire chuter, ainsi qu’au parti du Congrès emmené par l’héritier de la dynastie politique des Nehru-Gandhi, Rahul Gandhi.