Les 7 000 migrants honduriens qui se dirigent vers la frontière américaine ont accompli un petit quart de leur parcours. Ils traversent actuellement, à pied, le Mexique. Après une journée de repos à Huitxla, dans le sud du Mexique, 7 000 migrants honduriens devraient ce mercredi reprendre leur longue marche en direction des Etats-Unis. Le départ est annoncé à 4 heures du matin (heure locale, soit 11 heures en France).
Après trois jours en territoire mexicain, les migrants se sont arrêtés mardi dans cette petite ville de l’Etat du Chiapas, à 70 km de la frontière avec le Guatemala. C’était la première vraie halte depuis le 13 octobre. Ils ont parcouru 800 km, il leur en reste 3 000 à faire pour atteindre la frontière américaine. Un périple contre lequel s’insurge Donald Trump et qui brouille les relations entre Washington et Mexico, accusée de les « laisser passer ».
Les migrants, parmi lesquels des femmes et des enfants en bas âge, ont passé la journée de mardi dans des églises ou allongés à même le sol dans un parc de la ville ou sur un terrain de sport. Des habitants de Huitxla sont venus leur offrir du café chaud, des couvertures, des couches pour bébés. « Nous nous sommes occupés de huit femmes enceintes », expliquait une infirmière. « Parfois, ça me fait très mal, parfois j’ai l’impression que je vais accoucher, mais je crois que j’avais seulement besoin de me reposer », confiait une migrante de 19 ans, Teresa, enceinte de près de huit mois.
Depuis des années, régulièrement, une caravane de migrants honduriens fait ce voyage. « Avec beaucoup de succès », veut croire Antonio Perreira, 20 ans, expliquant à l’agence Reuters que celle d’avril avait été la dernière à fonctionner. En réalité, seule une poignée avait pu déposer une demande d’asile sur le sol américain.
Pendant toutes ces années, ces migrants ont transité dans l’indifférence. C’est Donald Trump qui, au printemps dernier, a braqué le projecteur sur cette transhumance dont il ne voulait plus.
Du coup, la caravane d’octobre, plus importante que la précédente, semble prendre un tour d’autant plus politique que le président américain est en campagne pour remporter les
Mid-terms, les élections de mi-mandat. Cette caravane est un défi à la politique migratoire sans concession du président Trump. C’est pourquoi le vice-président américain, Mike Pence, a suggéré mardi que des organisations honduriennes « de gauche » financées par le Venezuela honni étaient derrière cette opération, envoyée « vers le nord pour défier notre souveraineté », a-t-il déclaré lors d’une conférence organisée par le Washington Post dans la capitale américaine, reprenant les propos de Trump qui a même accusé les démocrates.
Parallèlement, une seconde caravane d’environ un millier de Honduriens, partie dimanche du Honduras, poursuit sa traversée à pied du Guatemala en direction de la frontière mexicaine.