Cette première mesure de libération anticipée sous contrôle judiciaire exclut toute personne incarcérée pour son implication dans le coup d’Etat raté du 15 juillet. Le pouvoir pourrait chercher à désengorger les prisons afin d’y enfermer les milliers de personnes arrêtées lors des purges qui ont suivi la tentative de putsch.
La Turquie va libérer 38.000 prisonniers condamnés pour des faits s’étant produits avant le 1er juillet, donc avant le putsch raté de la mi-juillet, a annoncé mercredi le ministre de la Justice, Bekir Bozdag. Le coup d’état, avorté, avait entraîné la mort d’au moins 290 personnes à Ankara et Istanbul. Une impressionnante «purge» des grandes institutions du pays avait rapidement suivi.
Des centaines de généraux, juges et procureurs avaient été arrêtés pour leur soutien présumé à la tentative de renversement, au cours d’un «grand ménage», selon l’expression de Bekir Bozdag. Il y avait 188.000 détenus dans le pays en mars, soit 8.000 de plus que la capacité maximale, et 35.000 personnes supplémentaires ont été arrêtées depuis le début des purges qui ont suivi le coup d’Etat manqué.
La mesure de libération anticipée sous contrôle judiciaire «n’est pas une amnistie» et «concerne les crimes commis avant le 1er juillet», à l’exclusion des meurtres, actes de terrorisme, atteintes à la sécurité de l’État, violation de secrets d’État ou trafic de drogue, a annoncé le ministre dans une rafale de 19 messages sur Twitter.